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Stéphane Cazalet, pisteur d’images

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Discret observateur au regard incisif, Stéphane Cazalet a  quelque chose de félin quand il parle de la photo, une passion qui le tenaille le plus souvent jusqu’au bout de la nuit. Vous connaissez probablement certains de ses clichés consacrés au parapente, Geneva Sport a voulu en savoir plus sur celui que l’on nomme Scaz sur les réseaux photos.

L’homme me salue et me serre la main cordialement avant de s’asseoir à ma table dans un café de Saint-Julien. La taille est imposante, le regard franc et l’allure droite comme un I.

A la première question consacrée à la photographie, le regard s’allume en mode Puma, prêt à vous embarquer en balade virtuelle dans son monde presqu’obsessionnel, son oxygène à lui. Pas de chichis et de propos techniques, de « je connais untel ou untel » ou de longues envolées sur l’esthétique ou le clair obscur de l’image. Le photographe n’est pas professionnel et il tient à le préciser, histoire que personne ne puisse le confondre avec certains pros « qui quelques fois ont d’abord le relationnel pour talent… ».

Pour lui la photo, c’est une urgence à vivre, sa passion depuis qu’il a 10 ans. A l’âge où d’autres gamins jouent aux billes, il teste un premier Kodak rudimentaire offert par son oncle, puis il s’essaye au Canon AE1 Program. Comme tous ces virus qui ne vous quittent pas, l’art de la prise de vue le tenaille par flambées de suractivité puis se calme un temps, pour revenir de plus belle !

En 2000, l’ère du numérique fait sa révolution. Stéphane se procure un premier  réflexe numérique Canon 300 D à la naissance de sa fille. Puis, la vie le mène en Haute-Savoie où il s’installe un an plus tard.

Dès lors, il consacre tout son temps libre pour compléter ses  connaissances en autodidacte et arpenter les vastes territoires disponibles où le mène sa fièvre d’images.

Scaz est en chasse….

Qu’il soit 5 heures du matin ou la tombée du jour, en fonction des opportunités, Stéphane Cazalet prend le temps de se préparer minutieusement : 5 à 10 kg de matériel sur le dos et un postulat : «Je veux être là où personne ne m’autorise à être».

Comme le prédateur qui flaire la proie idéale du jour, il observe en silence les parapentes voler au-dessus du Salève ou le soleil pointer au-dessus de l’Aiguille du Midi. Il tourne, il cherche, il attend l’angle idéal, la lumière parfaite, il choisit la bonne vitesse pour capturer le mouvement, avant de shooter une, dix, cent, cinq cents fois… Toute la journée ou toute la nuit, quelques fois jusqu’à l’épuisement !

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En plus d’être boulimique, Scaz le pisteur est éclectique. Il aime les hauteurs de la Haute-Savoie, mais il s’intéresse autant aux concerts (Fête de l’Espoir 2014-Frero de la Vega et Pascal Obispo), aux parapentistes ou aux atmosphères urbaines de Rome, Hambourg, Lisbonne ou Varsovie, villes escales de ses pérégrinations.

Quand vient l’heure de rentrer, il trie et met de l’ordre dans son calepin visuel. Il y a nécessité à garder le meilleur des prises de vues, à comprendre les ratés et à retoucher tout juste à minima les centaines d’images capturées pour ne pas abîmer leur quintessence.

L’exercice peut durer jusqu’à deux ou trois heures du matin. Le traitement en raw sur les formats JPEG ne vient que mettre en valeur le contraste, la lumière. Il fait peu de post traitement hard core.

Scaz joue sa pièce de théâtre à lui dans chaque visuel : une action, un décor, de la lumière. L’intensité d’une bande rouge solaire superposée à la bande bleue du ciel et un parapentiste qui évolue comme un papillon accroché au décor.

No limit…

L’homme et son alter ego, toute aussi mordue que lui,  se partagent un bien bel espace de sensations. Le chasseur d’images n’a pour limites que celles que les opportunités inventent à sa place. Lui est en éveil, tout entier à une recherche intense et continue du beau fixé dans le réel. Il faut absolument le saisir dans l’objectif quitte à s’asseoir au milieu de la route en plein trafic pour avoir le bon angle ! Face à mon incrédulité, il répond énigmatique « Je veux avoir le témoignage de mes souvenirs… ». SC

A découvrir sans modération sur www.flickr.com/photos/scazalet. 

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